Texte de vacances, faute de cahier : la vague

vague brassard
Etre dans la vague, en été, quoi de plus normal.
Après la pluie, ça rafraîchit, ça change d'humidité.
 
Y être en politique, ça arrive souvent aussi.

C'est comme ça que des marcheurs avisés, de bric et de broc, ont pris le train du macronisme, ou, pour les moins fortunés, les cars qui portaient son nom il y a quatre ans. La vague du changement, qu'ils ont dit, ni de droite ni de gauche, mais en pleine face.
 
2017, c'était bien avant la grippette qui grippa.
 
Et, si je ne m'abuse, cela fit quand même des vagues. Pour celleux qui les auraient comptées, nous en sommes, querelles de spécialistes, à la quatrième. C'est officiel paraît-il. On est dedans, au bord, en attente sur la plage, sans masque, ni tuba.
 
Mais... on va avoir un pass sanitaire, comme on met les brassards à la petite.
 
C'est obligatoire, et les parents se regardent d'ailleurs entre eux et froncent du sourcil quand le gamin d'à côté patauge sans.
Attention à la vague ! Inconscients ! On va prévenir le CRS !
S'en suivent des destructions de châteaux, pourtant patiemment bâtis avant la marée.
Pendant ce temps, la petite, qui a profité de l'inattention de tous, tousse comme une malade, car elle a avalé la vague. Pas franchement efficace, le pass brassard.
C'est vrai, la vague toucherait les plus jeunes, en vacances et tout et tout. On était prévenus.
 
Sur les plateaux TV, tous les spécialistes des vagues et de la noyade défilent en permanence, dix fois par jour, pour rappeler les consignes du CRS de plage.
 
Que nenni, le brassard n'est pas de mise pour tout le monde.
Certains lui préféreraient l'antique bouée canard, plus rassurante. Maman l'achetait au bazar de la plage, pour la saison. On a du recul là dessus quand même. D'autres trouvent que le "plastic," ça suffit. On veut de la sécurité. On ne connaît pas les effets secondaires sur les bras du petit. Déjà qu'il passe dans la chaîne alimentaire. Il en est aussi qui nous disent que le patron d'Amazon est assez riche comme ça, et que son crâne chauve eh ... ça fait peur à la petite. Tous ces gens qui traînent et promettent la lune à nos enfants !
Les avis sont donc très variés et, comme le feraient des laminaires en bord de plage, de vieilles méduses en fin de course, forment une autre vague dans la vague, ou en contre, je sais pas, ce n'est pas moi le spécialiste.
 
Les anti brassards se liguent donc en fond de plage, s'en prennent même au club Mickey, en beuglant "allons zenfants" et confondent, dans la cohue, ligne Maginot et blockhaus de l'Atlantique. Enfin, ils rappellent l'histoire à la rescousse. A une époque, y avait des brassards aussi, mais c'étaient ceux de la milice, pour notre sécurité, et contre la vague judéo bolchevique !
Bon, je passe les détails, la vague remue le fond.
 
Et, bien sûr, toute plage a son spot pour les surfeurs.
J'ai connu ça. Le combi WW, les feux de camp, les fumées, la glisse. La vraie vague libre, sans brassières. Les feuillets dans les dunes.
C'était avant qu'un pangolin prenne l'avion pour aller en Chine, son Amazonie natale ayant été défrichée par un facho du coin pour cultiver du soja transgénique. Pour revenir à nos brassards, lui non plus, le facho brésilien n'en veut pas pour ses enfants. Un grand pays le Brésil, quand même, et des plages, y en a plein aussi là bas, il sait de quoi il parle. Faudrait l'inviter à Paris pour qu'il en cause, sans vouloir faire de l'ombre à nos chanteurs et maîtres chanteurs.
 
Savez vous pourquoi les porteurs de brassards, sur les plages, joignent plus vite le CRS du poste ? Parce que dans le brassard, y a une puce 5G. C'est une plaisanterie brésilienne justement, prisée aussi en Hongrie, bien que les vagues là bas soient brunes.
 
Question : savez-vous comment on passe du jaune au brun ? Ça paraît facile comme ça, mais en fait, on y arrive en mélangeant tout avec, et avec plein de nuances. C'est pas comme un nuage qui ferait disparaître le jaune du soleil, non, c'est une lente destruction du jaune d'origine, dans un mélange, en vagues successives. On n'y reconnaît plus le soleil, ou, pour parler d'autre chose, la tarte citron mangée la veille. J P Coffe ne m'aurait pas contredit.
 
Mais je reviens à mes surfeurs, justement par le trou des feuillets. Et je redescend sur la plage, pas encore masquée par la marée.
Paraît qu'en comptant les vagues, on peut prévoir la plus forte d'entre-elles, quand la marée monte. C'est mathématique. Et, brassards ou pas, t'as intérêt à garer la serviette.
 
Je ne resterai pas jusqu'à ce que la nuit tombe, les étoiles me font gerber.

 

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