4 avril, journée réseaux Kremlin

Ukraine

On a assisté ce 4 avril, sur l'ensemble des réseaux sociaux, à une vaste entreprise de mise en "doute" à propos des massacres des troupes russes en Ukraine.

Des jaunes pisseux complotistes, qui hier se faisaient chantres de Raoult et nouveaux Nobels de médecine, dont certain.e.s ont rejoint notre Z d'ici, aux poutinistes de toujours, partisans de l'ordre, ou anciens combattants de la Saint-Joseph, en passant par des attardés mal renseignés restés sur les positions oiseuses présentes un moment à gauche et à droite, voilà que sort un "comme par hasard", en même temps que des rappels de massacres des vingt dernières années, pour "équilibrer" les crimes, en omettant toutefois Alep ou Grozny, pour pas charger la barque Poutine.

Dans le même temps, des pro Poutine qui ne s'en cachent pas eux, manifestent à Berlin par exemple, et le Premier Ministre de Hongrie relance une main tendue vers la Russie, la même que Marine le Pen proposait encore en ce début d'année.
Plus les faits et images sont diffusés, plus les dénégations délirantes, allant jusqu'à poster des images de Google Map montrant des rues vides et intactes, se sont faites nombreuses.

La responsabilité politique de toute une partie de la gauche, qui a oscillé un temps entre anti américanisme primaire et analyses grossières, n'explique pas tout, mais a contribué aux écrans de fumée, et légitimé bien des dérives, par électoralisme, et a au mieux créé un terrain propice.
Les comptes twitter de ces trolls pro-Poutine sont les mêmes que ceux qui dénonçaient la "grande manipulation du Covid"et le refus des "traitements alternatifs", ou ont bien aimé le "rebelle" Trump, pour majorité. Ils ont une certaine force de frappe et génèrent des partages nombreux, dénonçant "les mises en scènes ukrainiennes". La variété de leurs "suiveurs" laisse pantois.
En remontant un peu, on constate que, déjà, ils apportaient des "preuves" concernant le bombardement de la maternité de Marioupol, preuves accablantes empruntées aux télés russes. Sans oublier les images du bataillon Azov, bien sûr, un grand classique et, les chaimtrails associés.
Une telle agitation sur les réseaux arrivant sur un terreau favorable ne pouvait qu'être relayée, dans le climat de haine et de sectarisme qui précède ce premier tour électoral. J'ai même vu des partisans de JLM reprendre des tweets renvoyant à d'anciennes publications très équivoques de leur champion sur Poutine, sans s'apercevoir qu'ils se faisaient relais de comptes pro Zemmour, voire d'amis de Kotarac et Kuzmanovic. Entre souverainistes quoi ! "Ben , c'est twouitteur" !

Bref, ce 4 avril a fait sortir une faune rouge brune, en soutien aux dénégations du Kremlin. Faisait facho quoi !

Un massacre de civils, des viols, par une troupe de soudards en manoeuvre de repli, ne peut pourtant être "relativisé" par je ne sais quel "et ça !" "et ça ?" en parlant de sale guerre, d'US, de sionisme ou que sais-je. Quand on ne s'entend pas dire "j'ai déjà condamné", comme s'il s'agissait de faits divers.

Quelle que soit notre analyse de la nature de l'OTAN, des crimes de guerre impunis de ces trente dernières années, se laisser aller à nouveau à un campisme pro-Poutine de fait, et qui plus est dénoncer une soit disant manipulation en participant à une autre, donnerait envie d'aller se promener ce dimanche d'élections présidentielles, telle la confusion règne.

Lire les commentaires haineux sous les images diffusées par les comptes des chaînes d'info m'a tout autant interrogé.

Accuser en bloc des journalistes qui, sur place, ont réalisé un travail qui là, n'était guère celui de CNEWS, m'a, je l'avoue, un temps fait douter de l'âme humaine. D'autant que la liste de ces journalistes tués s'allonge. Publier un "Zelensky assassin" sous une vidéo montrant les cadavres ukrainiens, filmée par des journalistes indépendants, quand on appelle à côté à des "jours heureux", voilà qui me coupe l'appétit. Je vous épargnerai le reste du tombereau de bêtises crasses et fières de l'être que j'ai croisées ce jour sur tweeter, et les conneries diverses sur facebook, où j'ai nettoyé ma rubrique "amis", du coup. Le coup du débat entre le SS et le juif, avec équité,  m'a gonflé. Je serais jamais capable d'en faire autant, et pourtant je m'applique parfois.

L'UE elle, s'indigne, et avec elle de "hautes instances", mais l'odeur du gaz est là, tenace... et elle recouvre celle des cadavres. Pensez-vous, si on venait à en manquer ! Faudrait ressortir le gilet. Oui mais... jaune.

Bon, j'irai voter quand même dimanche, contre la haine, dès le premier tour.

Aaah ! comme on regrette ce bon temps où RT et Sputnik, ces médias "indépendants et alternatifs", nous "informaient", ma bonne dame ! Censure ! Ils nous les auraient détaillées eux "ces mises en scène".

Partagez