Petit soir sans élégance

"C'est pas très élégant" disait le cireur de pompes qui couche dans les studios de Bfm, tant le dominique ne veut rater aucune occasion de ramener sa science de petit cireur déplumé du maintien de l'ordre. Un spéchialisse police justice, ils appellent ça.

Son collègue lui faisant remarquer "oui, mais les jeunes, ils se prennent des coups là ! Pourquoi  ?", le dominicain chpécialisse lui répondit alors en bafouillant "Peut être qu'ils ne veulent pas bouger, je ne vois pas bien". Risée générale... C'est le même qui il y a peu précisait à un député qui parlait de charges policières "vous vous trompez, il s'agit d'un bond offensif". L'élégance qui change tout.
Soirée manif, c'est dans l'air lacrymos et matraques, à la télé. La vidéo circule, vous la verrez passer. Zapper d'une chaîne à l'autre ne sert à rien, les mêmes pataugent dans l'à peu près du "ça s'essouffle", il n'y a que la marque de ventoline qui change.

Le Darmanin a envoyé la CRS8 à Rennes, pour l'exemple, les bretons n'ont qu'à bien se tenir. Déjà ça cogne, ça traîne par terre, ça humilie comme on leur a demandé de faire. Belles images de merco qui crâme, qu'on laisse fumer un peu pour les tournages.

Fallait donc pas hier humilier Poutine, mais pour le mouvement social, au contraire, faut jouer le Thatcher de chez "mon projeeeet" . On promulgue la loi en sortant de la douche, un p'tit rail et on demande à la belle famille Trogneux d'envoyer des chocolats au Conseil Constitutionnel. Fabius les aime à la noisette.
Le petit maquis méprisant causera au pays dans le poste lundi soir. Il fait dans le Erdogan, vendredi Notre-Dame d'on lâche rien, samedi baston breton et parisien et lundi discours à la nation.
Sensation d'avoir glissé dans les latrines, tant olfactive que visuelle. Le Monsieur pipi de la finance fait payer l'entrée en nature. "C'est pas très élégant".

Oui, on est dedans, après ces mois de marche à pied.

Le néo libéral de la finance nous la fait avec sa clique dans l'illibéral. Qui l'eût cru, en même temps. Ces Anglais qui avaient tiré les premiers avec Thatcher ont inspiré un naboléon qui lui, aurait réussi le tour de la retraite... de Russie qu'il ne faut pas humilier.

Et tout ça fonctionne avec application. La même application qui permet d'exclure de l'algorithme tout paramètre de futur, dès lors où il s'agit de calculer une rentabilité. "Le profit, c'est maintenant". Il n'y a pas d'alternative. Et s'il faut encore la jouer "Plutôt Mussolini et Hitler que le front populaire", avec une variante stalinienne éventuelle, on rejouera, en plus "moderne !" Ces temps-ci, le capitalisme bidouille, et pourtant, surtout par temps de crise, les profits s'accumulent, nets, sans bavure ni ruissellement.

Le capitalisme n'est pas un complot mais un système. Il n'a ni acteurs de l'ombre, ni tête de gondole qu'il suffirait de rénover. C'est un mode de gestion économique de la planète, issu des cerveaux humains, des pratiques d'échanges, de prédation et d'accumulation, de dominations et d'exploitation, un mode de survie du plus fort contre le plus faible, décliné au fil de son histoire en sous-systèmes et régimes politiques, au fil des rapports de forces entre les classes qu'il génère. Bref, pour causer Bfm, y a rien d'élégant là dedans. D'autant qu'à force de taper dans le tas, il s'épuise et la prédation produit des effets contraires. Le "changement" n'est pas celui attendu par un Lollande de passage. Il n'y a pas que les esprits qui s'échauffent, le climat aussi.

Je crois avoir fait un tour rapide de ces latrines à ciel ouvert. Monsieur pipi voudrait à l'entendre qu'on s'y concerte, à l'ancienne. Après avoir déplacé l'agora à cet endroit, il espère que ses effluves inspireront le débat Et si cela ne suffit pas, il garde quelques kapos dans sa manche, nostalgiques, d'origine ou nouvellement recrutés parmi sa suite, qui ne manque pas d'intéressés au bénéfice. Pour le moment tous ces rats colmatent les brèches pour sauver le navire, sans grande élégance.

Paraîtrait qu'il veut "passer à autre chose" et causer futures olympiades et médailles nationales du travail. En chocolat de chez Trogneux, bien entendu. On restera en famille.

Même dans ses latrines, "on lâche rien !".

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