Il nous est tous et toutes arrivé.es de nous poser cette question quand en finissant de dégarnir un fil à linge, on s'est aperçu qu'il manquait une chaussette.
Le pire, c'est qu'après avoir bien cherché, et s'être rendu compte au passage que les chaussettes étaient finalement interchangeables dans une paire, c'est encore de ranger l'unique dans le tiroir, aux côtés de celles déjà esseulées.
Alors, droite ou gauche ?
Le petit monde médiatique joue à la chaussette depuis une semaine, après avoir joué au masculin féminin à propos du mot ministre.
Entre la boîte à cirage que sont devenus les médias de service public, les chaînes d'info en continu qui se sentent obligées d'inviter d'autres partenaires que des généraux à la retraite, et les free-lance de réseaux sociaux, on a été sommés de définir le genre de la première ministre du président qui rempile. Droitière ou gauchisse ?
"Attention, c'est une femme. Donc elle est de gôche", nous ont dit des admirateurs de Thatcher. Et de nous énumérer toutes les mesures "fauxciales" de la dame, alors qu'elle officiait comme ministre. Tiens, c'est vrai, on disait déjà LA ministre. C'est donc le mot premier qui pose problème finalement.
La tradition veut qu'on dise "mon premier amour", pas "ma première amoureuse". C'est important la tradition. C'est dix points au scrabble.
Pour revenir à mes chaussettes, finalement, on ne peut en définir l'orientation que quand on y a mis le pied. C'est lui qui décide.
Bon, je coupe court, je ne voudrais pas concurrencer les squatteurs/ses de plateaux TV grassement payés au bon mot.
Et, juste un souvenir. Il fut un temps, en fait une année, où j'ai fréquenté les bibliothèques pour y vendre des livres. J'avais mis fin à cette activité lorsque mon "patron" de l'époque a commencé à vouloir que je vende tout ce qu'il trouvait à pas cher dans les "pilons", plutôt que les petits bijoux de littérature que fournissaient les petits éditeurs. Je lui avais dit alors en partant :
"Tu ne me feras jamais vendre des chaussettes".