Encore du réchauffé

Macron réchauffé

Vous l'aurez compris, avec "déréglé"ou "changé", ça le fait pas.

Mais mon propos concerne bien le dérèglement climatique, et donc, pas seulement les sécheresses et incendies.

Une petite énigme pour commencer.

On a retrouvé Emmanuel Macron en tenue de bain et lunettes de soleil au beau milieu d'un espace de garrigue.

Que faisait-il donc là ?

Deux indices : un jet ski est ventre en l'air à proximité, et l'espace de garrigue est calciné.

Vous avez deviné bien sûr. Notre cher président de transition avait été écopé par un canadair dans les environs de Brégançon, alors qu'il s'adonnait à ses pollutions favorites, au coeur de l'été. C'est sa façon à lui de garder le contact avec les incendies.

Cette image de "winner" domptant les flots d'une réserve naturelle sur le dos d'un monstre vrombissant a fait le tour des réseaux sociaux, "sans filtre". On connaît la passion du bonhomme pour l'expression, tant il l'a appliquée pour les préconisations de la "convention citoyenne pour le climat", au point qu'enfumage et fumée des incendies se sont confondues.

Ben oui, le GIEC avait prévu les effets majeurs et radicaux du dérèglement pour dans dix ans. Et dix ans de profit, c'était toujours ça de gagné. L'as de la théorie du ruissellement pensait bien pouvoir encore différer, le temps de repasser à la caisse. Et puis, il n'a pas encore terminé ses "réformes". Pour une fois qu'il a l'alibi de députés plus à droite que lui, mais tout autant libéraux, concernant l'économie capitaliste et le muselage social, tout du moins. Parce que pour le reste, fa chaud à l'assemblée.

Bref, aux yeux du ski motoriste des mers, le GIEC n'est plus fiable. Un repaire d'islamo gauchistes, a dit Madame, lors d'un dîner avec un touriste de ses amis, de retour d'Ibiza. Haa où est donc passé le bon temps des dégraisseurs de poils de mammouth et des climato-sceptiques ? Celui où on pouvait lever un verre à la santé de René Dumont tout en signant un permis de recherches pour l'ami TOTAL, sans passer pour un hypocrite.

On a beau entretenir une flopée de pisse-copies et de communicants pour effacer quotidiennement le lien entre dérèglement climatique et capitalisme mondialisé, ça finit toujours par se voir. Il a trop tardé, le baigneur motorisé, pour mettre sur la table sa "transition".

C'était pourtant le mot idéal. On repeint, on bricole, on transitionne quoi ! Et on installe un numéro vert. Avec son petit frère "durable", ça le faisait. Pas besoin d'utiliser les mots anglais. Greenwashing, personne comprend.

Voilà même que les présentatrices et animateurs météo des chaînes d'info s'y mettent. Et la "prise de conscience du changement climatique" par ci, et la responsabilité des "activités humaines" par là, ça frise l'insurrection écologiste tout ça !

Parions que pour détourner l'attention, le Darmanin va proposer une loi suite à la tentative d'assassinat de Salman Rushdie, pour restreindre l'immigration et l'asile, qui remplace et assassine. Peut être que cette fumée là remplacerait celle des incendies et fermerait les bouches. Il réunira "les concerné.es" pour en juger. Entre les Zineb, les Chiotti et Marine, y a le choix pour déclencher les hostilités d'ici septembre.

Mais la fenêtre est étroite, entre le gaz et l'islamisme, car une guerre en Europe continue de faire rage, suite à l'invasion poutinienne, et la sécheresse pourrait bien se transformer en trop plein d'eau par endroit, et ramener tout le monde au point de départ. Je suggère de supprimer le 18 et le climat.

Puisqu'on en est aux chiffres, que diriez vous aussi d'une bonne discuss sur la dette, les 3%, les 64 ans, en mettant en avant les 30 centimes de TOTAL. Vous voyez bien qu'ils ne sont pas tous mauvais.

En face, ils vont avoir l'air malins les écolos islamo gauchistes, avec leurs 1500 euros et leur taxation des riches. Mettre le feu à la plaine sociale, au retour des vacances, ça pourrait paraître une répétition des incendies, et le ruissellement du monarque pourrait paraître rafraichissant. A condition que les pompiers ne prennent pas les mauvaises habitudes des soignants bien sûr, et ne la ramènent pas une fois rentrés dans leurs casernes. On tourne en rond.

Y aurait bien l'allié FNSEA et ses "bassines" et "retenues", pour un beau débat national sur le détournement des ressources en eau. Mais, pour pomper dans les nappes, même en hiver, y a déjà Nestlé. Alors, on a le cul dans les ronces qui restent.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je suis à cours d'idées. On ne va quand même pas laisser monter un débat sur la prédation capitaliste assistée par la finance et les atteintes majeures à l'éco système de la planète ?

Ce serait encore du réchauffé. En fait, le GIEC en parle depuis presque quarante ans, et d'autres avant eux. Et si on a été peu capables de donner un contenu politique à leurs analyses, c'est aussi parce que cette gauche avait des agendas électoraux de pouvoir, qui la clouait dans la "transition".

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