Le terme est apparu dans la bouche de député.es ou de responsables politiques, ou d'étoiles du firmament médiatique, qui par ailleurs se revendiquent du "front républicain".
Toutes ces personnes gravitent autour de noyaux faisant la promotion d'une "laïcité de combat", décrivant plus un arc islamophobe qu'un arc républicain laic. Le "Printemps républicain" n'en constitue qu'une des boutiques. D'autres, créées à l'origine pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme ont dérivé sur ces terres racistes, dérive accentuée par les attentats terroristes du Hamas du 7 octobre, l'imposture politique d'autres forces de droite et d'extrême droite sur ce dernier point faisant le reste.
L'antisémitisme est devenu non une idéologie à combattre, mais un objet politique qu'on se renvoie d'un fond de cours. Ainsi, tout racisme est admis, puisqu'il fait partie du "débat". "L'arc républicain" y trouve ses flèches.
Cette peur du grand remplacement devenue "insécurité culturelle", qui fait le pont entre insécurité tout court et immigration, s'installe ainsi comme "élément de programme" pour répondre au "sentiment des Français" et "permettre une coalition".
Bref, pour combattre le racisme, on vous propose d'en changer le nom et de banaliser en même temps l'antisémitisme, en l'enfermant dans un pour ou contre le soutien au gouvernement d'Israël, en vertu de "valeurs communes judéo-chrétiennes". Puisque c'est le Bibi qui le disait sur une chaîne française, à une heure de grande écoute, il y peu. Il n'y a plus qu'à se cristalliser contre "l'axe du mal", en désigner les diables.
Le racisme en vente libre. C'est le combat idéologique que mènent un certain nombre de créatures médiatiques, dont certaines viennent d'obtenir une légion d'honneur.
Mais c'est aussi celui de l'essentialisation et de l'assignation à résidence de parties et composantes intégrantes de la population française. Les "issus de l'immigration" sont musulmans, les Juifs deviennent des "français persécutés" par les premiers, les vrais "français" sont "de souche" et menacés "d'insécurité culturelle". Et je ne vous parle pas des nuances de "couleur" qu'on blanchit en "diversité", admises en quota.. Là au moins, il ne restera plus grand chose au RN.
C'est de cette façon que même dans les campagnes "on entend mugir ces féroces migrants", tout en les payant trois sous pour les travaux des champs.
Pour vivre dans une "zone rurale", comme la nov langue l'indique, j'ai constaté que pour le maraîchage à grande échelle autour de nous, l'emploi de migrants surexploités via l'intérim allait de pair avec la vertigineuse augmentation des votes en faveur des affiches du Rassemblement national aux dernières législatives..
Non pas que la présence de migrants dans les champs fassent peur, puisqu'on s'ingénie à les invisibiliser "ils sont là pour travailler", mais parce que le "vu à la télé" démontrerait qu'une grande masse "dort" quelque part, en attendant l'heure du grand remplacement. Fermez la porte.
Et comme nos grands intellectuels médiatiques confirment le danger tous les jours, et maintenant parviennent à convaincre que ce racisme, hérité du passé colonial de la France, n'est finalement qu'une "insécurité culturelle", tout va bien.
Dans une France où être un intellectuel aujourd'hui se partage, comme pour les pommes, entre espèces anciennes rares, et production de consommation courante standardisée de masse, à longue conservation, il devient compliqué d'atteindre les étals médiatiques pour contrecarrer ces idéologies rances. On se trouve relégué en circuit court.
Le "manger des pommes" a comme un ver dans le fruit et le racisme devient une pourriture noble dans laquelle croquent ensembles tous les porteurs de bibles anciennes ou ses dérivés.
Changez l'étiquette, vous verrez, ça se vendra encore mieux.
Article réalisé sans trucage, avec utilisation d'ingrédients naturels issus des éléments de langage politique actuel.