J’suis bien emmerdé

Oui, je suis bien emmerdé, car je n'ai nulle envie de me joindre à la pantalonnade. J'en fais donc un papier.

Le Macron a fait du Macron. Quoi d'étonnant, il est candidat non déclaré à sa succession. Le contexte dans lequel il a prononcé ses gros mots, volontairement, est celui d'un débat où ses concurrents politiques directs sont assis le cul entre trois chaises à trous. Il a donc tout intérêt à leur en enlever une. Et cette politicaillerie sur le dos de tout le monde m'emmerde profondément, autant que cette parodie électorale.

C'est même le fond de cet air électoral qui nous fait respirer des remugles depuis longtemps. Cette dernière odeur ne suscite guère de nouveauté.

Voilà la dite opposition de droite, après s'être frottée à l'extrême droite, pour soulager quelques démangeaisons racistes, à propos d'identité et de migrants, qui vient donner des leçons de citoyenneté. "On ne peut dénier la qualité de citoyens à une partie des français". Voilà ce qu'on lit et entend sous la plume ou dans la bouche de l'arc qui va de la gauche du centre droit à la droite des soutiens de Zemmour, avec les hochements de tête convenus des faux-cialistes laïcards qui ont peur qu'on les oublie.
Et là, j'ai bien envie de les emmerder en leur rappelant les propos sur le "séparatisme" qu'ils/elles tiennent, avec l'emmerdeur en chef, et leurs propres caporaux, depuis des années.

C'est pas pour dire, mais les "musulmans" qui ne seraient plus des citoyen.ne.s à part entière pour ceci et cela, voile par ci voile par là, on les a entendu là-dessus ! Auriez-vous oublié, mesdames et messieurs les ripoublicains  ou est-ce du foutage de gueule électoral ?
Et ne me dites pas que je défends le port d'un voile comme une affirmation progressiste de soi ou la prosternation sur tapis comme une marque de liberté. Les religions m'emmerdent, mais tout autant que celles et ceux qui en profitent pour exercer un "droit citoyen au racisme", derrière le masque d'une laïcité coloniale. Vous voyez où je vais me fourest. C'est pas le gérant du Guantanamo français qui me démentira non plus.

Quand on qualifie de remplaçant tout ce qui déroge au blanc caucasien, on ne parle pas de "division" s'il vous plaît.

Quand on emmerde et fait emmerder tous les matins des migrant.e.s qui cherchent à s'abriter pour la nuit du côté de Calais, qu'on dénie le droit d'asile à coup de procédures tordues qu'on vote pour le permettre, on ne parle pas de ""respect", s'il vous plaît.

Je sais autant que tout le monde où conduit la dénonciation de boucs émissaires, quand la période est propice au nationalisme identitaire.

Devrais-je donc, moi aussi, m'offusquer des gros mots de l'emmerdeur pour autant ?

Bon, revenons sur le pied gauche qui a marché dedans au réveil.

Il y a, tout le monde le sait, un corps électoral qui beugle "touche pas à mon corps" chaque fois qu'une aiguille vaccinale se profile. Il s'enveloppe lui aussi souvent dans les plis du drapeau tricolore, aux cris de "libertaille". Je n'ai jamais pour ma part défilé aux côtés de sa majesté chloroquine, justement parce qu'elle m'a semblé trop aimer la "révolution nationale".
Et je croyais que Bigard et Union Populaire, c'était définitivement vulgarité populiste contre projet politique. Mais, visiblement, en raison d'un principe de vases communicantes électorales, dont je ne suis pas analyste, je me serais trompé. Comme on irait "au devant" de non vaccinés trop à l'écart des systèmes de santé, voilà que la gauche va "au devant" des anti vax, dès fois qu'ils se rapprocheraient des urnes électorales. Bref, on vole au secours des "emmerdés", dès fois qu'ils s'en souviendraient en avril.
Et moi ça m'emmerde, cet opportunisme.

Tout devient inaudible, et c'est à celui ou celle qui gueulera le plus fort ses gros mots que reviendra le bâton. J'ai bien peur que ce soit l'emmerdeur qui l'emporte.

Alors, j'en reviens toujours à ma détestation du populisme et de ses déclinaisons électoralistes où l'écume des choses tient lieu de carburant intellectuel et citoyen.

J'aurais encore bien des choses à dire, mais, vous le voyez, c'est la fin du papier.

Comme le grand guignol domine la scène, et il n'est donc pas anormal que fusent les gros mots.

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